Le 23 mars 1915, le groupe de bombardement nº1 ou GB1, placé sous les ordres du commandant de Goys de Mezerac, s'installe sur le plateau de Malzéville, sur les hauteurs de Nancy. De nombreux raids seront effectués, à partir de ce terrain, par les biplaces Voisin LAS du groupe (renommés "type III" par les militaires) sur les villes allemandes ; Ludwigshafen, Trier (Trèves), Karlsruhe ou Sarrebrück. Parmi ces nombreuses missions, on retiendra plus particulièrement le bombardement des usines chimiques de Ludwigshafen le 27 mai 1915, en représailles à l'usage de gaz moutarde à Ypres. Au cours de cette mission, le commandant de Goys et son pilote devront se poser, suite à une panne moteur, en territoire allemand. L'équipage sera fait prisonnier. Après de nombreuses tentatives d'évasion, de Goys réussira à s'échapper le 19 novembre 1917.
Le terrain de Malzéville est abandonné en 1926, pour des problèmes d'intendance mais aussi parce qu'il n'est plus jugé adapté aux nouvelles machines qui équipent les escadrilles. En conséquence, celles-ci déménagent sur leur nouveau terrain ; Essey-lès-Nancy.
Cette peinture se veut une illustration du retour des machines vers leur terrain du plateau de Malzéville, après une mission de bombardement sur l'Allemagne. Concernant la composition, la forme rigoureusement rectangulaire des bois, à proximité immédiate du terrain n'est pas un choix "artistique", mais une représentation que j'ai souhaitée la plus fidèle possible de la topographie du terrain et de ses environs en 1915. N'ayant pas trouvé d'informations (photos d'époque) montrant clairement l'aspect de la campagne dans la partie supérieure droite du tableau, cette partie reste une interprétation.
A propos des avions, les photos d'époque montrent l'absence de cocardes sur l'extrados des ailes. Seul l'empennage vertical porte les marques tricolores de nationalité, comme le montre le détail de la photo ci-dessous, prise en 1915 sur le terrain de Toul-Croix de Metz, avant le déplacement du groupe sur Malzéville. Les machines ne sont pas non plus équipées des habituels carénages des jambes du train avant.
